Il y a bien de l’eau qui a coulé sous les ponts depuis qu’on vous a donné des nouvelles au sujet de ce projet! Toutes nos excuses, ç’a été plus long et plus compliqué que nous l’avions prévu.
Les défis que nous avons rencontrés
Nous avions d’abord estimé le coût de construction d’un puits à 10 000$US. C’est ce que les gens du village où nous étions nous ont dit. Or, les estimations des ingénieurs que nous avons contactés étaient plutôt autour de 60 000$US avec aucune garantie de succès. Étant donné que nous avons collecté 9 500$CA auprès des donateurs, c’était au-delà de nos moyens.
Nous avons contacté le directeur de l’école où nous voulons faire le projet, des employés de l’ONU qui travaillent dans la région et bien d’autres gens avec qui nous avons été en contact pendant notre voyage là bas pour voir quelles étaient les autres options. Nous avons entre autres évalué la possibilité d’installer des tuyaux entre le puits le plus proche et l’école que nous avons identifiée. Les ingénieurs nous ont dit que ça avait peu de chances de succès à cause du dénivelé qu’il y a entre les deux endroits. Nous avons cherché à trouver des moyens plus économiques de construire un puits, mais on nous a dit que d’autres avaient déjà essayé de trouver de l’eau souterraine dans la région sans succès. Ils ont perdu tout leur argent à creuser de la terre sèche. Nous en sommes arrivés à la conclusion que même en bonifiant le budget, la construction d’un puits à cet endroit est un pari risqué.
La solution que nous avons trouvé
Nous avons décidé de nous tourner vers une organisation qui a beaucoup d’expérience de terrain dans ce type de projet pour réaliser un projet de collecte d’eau de pluie. Il s’agit de connecter des gouttières au toits des bâtiments et de les relier à de grands réservoirs qui collectent l’eau de pluie pour pouvoir s’en servir en saison sèche. Les toits doivent être en aluminium et libres de contaminants. L’eau est conservée dans l’obscurité, ce qui prévient la prolifération des bactéries. L’eau est bouillie avant d’être utilisée pour s’assurer qu’elle soit propre à la consommation.
Notre partenaire dans ce projet
Toute notre aventure a commencé lorsque notre fils Gaïa, alors âgé de 8 ans, a voulu faire du bénévolat en Afrique comme ses deux enseignants de l’Académie Marie-Claire. Il nous a convaincus d’aller passer nos vacances d’été au Kenya. Nous avons rencontré des dizaines de femmes Massai qui nous ont toutes dit que leur deux rêves étaient d’envoyer leurs filles à l’école et d’avoir accès à l’eau. Un jour, nous sommes allés visités une école située au milieu de nulle part où les enfants n’avaient pas accès à l’eau. Nous avons décidé de faire une collecte de fonds pour changer cette situation. Nous avons :
- vendu de l’artisanat Massai dans nos formations chez Dolfino et lors d’évènements spéciaux à l’Académie Marie-Claire.
- organisé des fêtes de Noël « levée de fonds » en collaboration avec l’école de BioDanza de Maira Martinez.
- notre amie Massai Virginia, qui est venue au Québec, a vendu de l’artisanat pour collecter des fonds.
- des dizaines de personnes ont donné généreusement (famille, amis, étudiants Dolfino, étudiants de Biodanza, parents de l’Académie Marie-Claire, etc.)
C’est une histoire similaire à celle de Ryan Hreljac, un jeune Ontarien, qui a suivi un parcours similaire à celui de Gaïa. Lui aussi a été touché très jeune par le manque d’accès à l’eau potable des gens en Afrique. Il avait 6 ans quand il a décidé qu’il devait faire quelque chose pour changer la situation. Il a commencé par faire des tâches ménagères pour collecter son premier 70$, ensuite il parlé de sa cause dans des écoles, des associations et partout où on voulait bien l’écouter. Il a réussi à collecter assez d’argent pour bâtir un puits en Uganda. Depuis, il a fondé l’organisation « Ryan’s Well » qui a réalisé plus de 1 000 projets dirigés par les communautés locales dans 16 pays. Ryan a reçu de nombreux prix qui reconnaissent son implication exceptionnelle, notamment l’Ordre de l’Ontario (le plus jeune de l’histoire!) qui est la plus haute distinction remise par le gouvernement de l’Ontario.
Vous pouvez écouter l’histoire de Ryan Hreljac ici (comment il a réussi à faire bâtir un puit en Uganda à l’âge de 6 ans -en anglais).
https://www.ryanswell.ca/ about-ryans-well/ryans-story/
Je leur ai demandé s’ils pouvaient nous aider à réaliser notre projet auprès de l’école que nous avons identifié. Après avoir envoyé leur représentant à cette école pour prendre connaissance de la situation sur le terrain, ils ont accepté de réaliser ce projet.
C’est une excellente nouvelle puisqu’ils ont beaucoup plus d’expérience que nous. Ils connaissent bien la culture locale et les défis posés par ce type de projet. En plus de fournir un accès à l’eau, ils enseignent à la communauté comment faire l’entretient, comment s’assurer que l’eau soit propre à la consommation et tout ce qu’ils doivent savoir pour que ces projets aient un impact à long-terme.
Ce que nous avons fait
Nous leur avons envoyé tout l’argent que nous avons réuni ainsi qu’un chèque de notre famille pour un total de 25 000$. Avec cet argent, ils construiront deux réservoirs de 30 000 litres d’eau avec tous les accessoires nécessaires pour collecter l’eau de pluie et la conserver pendant les saisons sèches. Ils estiment que ça sera suffisant pour que tous les étudiants de cette école aient toujours accès à de l’eau pour la cuisson et pour boire pendant les saisons sèches. L’argent sera utilisé en priorité pour ce projet. Ils estiment qu’ils auront aussi assez d’argent pour bâtir deux réservoirs supplémentaires dans une autre école Massai qui a aussi besoin d’eau. Tous les étudiants et les enseignants seront formés sur l’entretient de ces nouvelles installations et l’utilisation de l’eau. Un suivi sera aussi effectué pour s’assurer de la pérennité du projet.
La prochaine étape
Ils prévoient que la construction se fera à l’automne. Nous vous enverrons des photos et un suivi du projet dès que nous aurons des nouvelles.